Publié le : 18/12/25 9:19 AM
Le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, a promulgué en date du 17 décembre 2025, la loi de finances pour l’exercice 2026 en République du Cameroun.
En 2026, l’orientation de la politique budgétaire globale du Gouvernement demeure la consolidation de la situation des finances publiques, afin de maintenir le niveau d’endettement sur une trajectoire viable, en cohérence avec le pacte de convergence de la Sous-région CEMAC, tout en garantissant la mise en œuvre efficace des objectifs prioritaires de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30).
Dans ce sens, le Gouvernement maintiendra le solde budgétaire de référence de la CEMAC en deçà du plancher de -1,5% du PIB définis par les directives communautaires, soit à -1,3% en 2026.
En matière de recettes, la politique budgétaire vise à garantir la mobilisation optimale des recettes internes non pétrolières dans le respect de la soutenabilité de l’activité économique, en veillant notamment à ne pas créer des distorsions économiques préjudiciables au développement et à la compétitivité des entreprises. Elle s’inscrit par ailleurs dans l’optique de renforcer les ressources affectées aux Régions, à travers l’implémentation des dispositions prévues dans la loi n°2024/020 portant fiscalité locale.
Sous ces perspectives, le niveau des recettes internes non pétrolières progresserait de 13,2% du PIB en 2025 à 13,9% en 2026, soit un effort fiscal de 0,7% du PIB attendu de la mise en œuvre des mesures nouvelles de politique et d’administration.
S’agissant des Régions en particulier, le niveau des ressources nouvelles qui leur seront affectées en 2026 est évalué à 0,3% du PIB soit 117 milliards de francs CFA environ, dont 38 milliards au titre de la quotepart de la redevance pétrolière et gazière.
S’agissant des dépenses, la politique budgétaire vise la poursuite de leur rationalisation en 2026, en vue de garantir leur sincérité, leur efficience et leur efficacité socioéconomique. Ainsi, des efforts pour contenir la croissance des dépenses ordinaires de fonctionnement des administrations ont été poursuivis, tout en orientant l’espace budgétaire disponible pour (i) le financement des dépenses d’investissement public des secteurs prioritaires, (ii) la prise en compte des risques budgétaires liés au déséquilibre financier du secteur de l’électricité induit par la situation précaire d’ENEO, (iii) la pérennisation des projets du secteur de la santé financés initialement par les fonds de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) qui ont été suspendus (iii) ainsi qu’au renforcement des interventions en faveur de l’autonomisation économique des femmes et de la promotion de l’emploi jeune.
Le niveau global des dépenses primaires (i.e. hors service de la dette) augmentera ainsi de 14,9% du PIB en 2025 à 15,6% en 2026, avec des dépenses en capital qui s’accroissent de 5,3% du PIB en 2025 à 5,6% en 2026.
Concernant enfin, la politique budgétaire en matière d’endettement, elle vise à maîtriser le risque de liquidité de la dette en 2026, dans un contexte marqué par des 8 conditions financières défavorables sur le marché financier domestique, en même temps qu’une concentration à court terme des échéances de remboursement de la dette publique, y compris les arriérés du Trésor et les remboursements des crédits de TVA. Ainsi, la politique d’endettement dans sa stratégie déploie une importante opération de refinancement de la dette en 2026 par des prêts directs auprès des banques locales et le recours à des placements privés à l’extérieur avec des maturités plus ou moins longues. Notons en effet que, bien que le stock de la dette soit encore aujourd’hui soutenable car se situant encore en deçà de 50% du PIB, il va poser cependant un problème de liquidité en 2026, avec un service de la dette qui augmente de manière considérable de 7,0% du PIB en 2025 à 8,8% en 2026.
TELECHARGER LA LOI DE FINANCES 2026 EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS
ANNEXES :
BUDGETISATION SENSIBLE AU CLIMAT
BUDGETISATION SENSIBLE AU GENRE
DEBAT D’ORIENTATION BUDGETAIRE (DOB)
MISE EN OEUVRE DES RECOMMANDATIONS DU DOB
ANNEXES SUR LA DECENTRALISATION