Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

Le rapport d’exécution du budget de l’Etat pour l’exercice 2020 est disponible

Publié le : 13/08/21 11:17 AM

Le budget 2020 a été exécuté dans un environnement marqué par les effets de la pandémie de Covid-19 qui a impacté négativement la situation économique de notre pays. Ce contexte a justifié l’adoption en juin 2020 d’une loi de finances rectificative qui a revu à la baisse le montant du budget et créé un Fonds spécial de Solidarité Nationale pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales (CAS-COVID).

L’exécution budgétaire a été caractérisée par un niveau satisfaisant de mobilisation des ressources compte tenu de la situation, avec une performance relativement bonne enregistrée au niveau des recettes internes par rapport aux prévisions révisées, ainsi qu’une maitrise dans l’exécution globale des dépenses qui ont été contenues dans la limite prévisionnelle.

A fin décembre 2020, l’exécution budgétaire se présente comme suit :

Un solde budgétaire global déficitaire de 815,2 milliards en-dessous de la prévision révisée de 986,6 milliards. En effet, initialement projeté à 2,1% du PIB dans loi de finances et revu à 4,5% dans la LFR, le déficit budgétaire s’est finalement établi à 3,6% du PIB.

Exécution du budget en ressources

Les ressources budgétaires mobilisées à fin décembre 2020 s’élèvent à 4 500,2milliards pour une prévision révisée de 4 409,0 milliards, soit un taux de réalisation de 102,1%. Elles comprennent les recettes internes (recettes pétrolières et recettes non pétrolières) et les ressources de trésorerie. Toutefois, par rapport à 2019, les ressources budgétaires baissent de 605,6 milliards en lien avec l’atonie de l’activité économique.

Les recettes internes ont été réaliséesà hauteur de3 177,5 milliards pour une prévision révisée de 2 848,5 milliards, soit un taux de réalisation de 111,5%. Ce résultat est le fait du dépassement des prévisions tant au niveau des recettes pétrolièresque non pétrolières. En effet, pour un objectif révisé de 269,7 milliards, les recettes pétrolières ont été recouvrées à hauteur de 428,2 milliards, soit un taux d’exécution de 158,8%. Les recettes non pétrolières quant à elles ont été mobilisées pour un montant de 2 749,3 milliards sur les prévisions de 2 578,8 milliards, soit un taux d’exécutionde106,6% du fait d’un bon recouvrement des recettes fiscales. 

Les recettes fiscales ont été recouvrées à hauteur de 2 560,6 milliardsà fin décembre 2020, en dépassement de 185,8 milliards par rapport à l’objectif révisé de 2 374,8 milliards.

Ce résultat est surtout lié aux performances enregistrées dans le recouvrement :

  • de l’IS non pétrolières, qui a été collecté à hauteur de 352,3 milliards contre 330,1 milliards prévus, soit un écart positif de 22,2 milliards.
  • des droits d’accises qui se sont chiffrés à 283,9 milliards, soit un écart de 60,1 milliards par rapport aux prévisions révisées de 223,8 milliards ;
  • de la TSPP, qui a été recouvrée à hauteur de 135,7 milliards, pour une prévision révisée de 112,8 milliards.

Comparées à la même période de 2019, les recettes fiscales diminuent de 207,7 milliards consécutivement au faible recouvrement des recettes de TVA (-194,4 milliards) et des droits de douane à l’importation (-44,2 milliards).

S’agissant des recettes non fiscales, elles ont été recouvrées à hauteur de 188,7 milliards, en retrait de 15,3 milliards par rapport à la prévision de 204 milliards de la loi de finances rectificative. Comparativement à 2019, les recettes non fiscales sont en hausse de 24,2 milliards.

Les ressources de trésoreries s’établissent à 1 475,5 milliards pour une prévision révisée de 1 697,5 milliards, soit un taux de réalisation de 86,9%. Elles comprennent les emprunts et dons.

Les emprunts ont été mobilisés pour un montant de 1 440,6 milliards au regard de leur prévision de 1 595,5 milliards dans la LFR, soit un taux de réalisation de 90,3%. Ils englobent les tirages sur les prêts projets (449,5 milliards), les prêts FMI (268,3 milliards), les appuis budgétaires (110,3 milliards), les emprunts bancaires (181,0 milliards), les autres emprunts extérieurs (45,4 milliards) et les émissions de titres publics. Lesémissions de titres publicssur les marchésmonétaire et financieront permis de mobiliser 386,1milliards contre 420 milliards prévus, en lien avec le réaménagement opéré dans le calendrier des émissions, consécutif à l’impact de la Covid-19 sur la mobilisation des appuis budgétaires ainsi que sur le comportement des marchés.

Quant aux dons, ils ont été mobilisés à hauteur de 34,9 milliards pour une prévision de 102 milliards.

Exécution du budget en dépenses

A fin décembre 2020, les dépenses ont été globalement exécutées à hauteur de 4 363,6 milliards pour une prévision révisée de 4 409 milliards, soit un taux d’exécution de 99,0%. Elles se déclinent comme suit :

Les dépenses courantes (hors intérêts de la dette) sont de 2 536,1 milliards pour une prévision de 2 241,0 milliards, soit un taux d’exécution de 113,2%. Elles sont constituées des dépenses de personnels qui s’élèvent à 1 052,0 milliards pour une prévision de 1 040,1 milliards, soit un taux d’exécution de 101,1% ; des dépenses de biens et services réalisées pour 876,0 milliards sur une dotation révisée de 666,7 milliards, soit un taux d’exécution de 131,4% ; enfin, des transferts et subventions réalisés à 608,1 milliards, pour une prévision de 534,2 milliards, soit un taux d’exécution de 113,8%. Par rapport à 2019, les dépenses courantes diminuent de 96,5 milliards en lien avec la baisse des subventions.  

Les dépenses en capital ont été exécutées à hauteur de 1 061,9 milliards pour une prévision de 1 254,3 milliards, soit un taux d’exécution de 84,7%. Comparées à 2019, les dépenses en capital baissent de 424,6 milliards. Cette diminution s’explique par l’apparition de la crise sanitaire qui a occasionné les ruptures d’approvisionnement et ralenti plusieurs chantiers d’infrastructures. Les dépenses d’investissement sur ressources propres s’élèvent à 566,3 milliards sur une dotation de 542,2 milliards, soit un taux d’exécution de 104,4 %. Les dépenses d’investissement sur financement extérieur se situent à 470,0 milliards sur une dotation de 684,0 milliards, soit un taux d’exécution de 68,7 %.

Le service de la dette publique a été exécuté à hauteur de 765,6 milliards sur une prévision révisée de 913,7 milliards, soit un taux d’exécution de 83,8%. Comparativement à 2019, il est en diminution de 271,1 milliards.

Le service de la dette publique intérieure se situe à 412,2 milliards, pour une prévision de 539,7 milliards, soit un taux d’exécution de 76,4%. Il inclut notamment les remboursements des crédits de TVA de 79,0 milliards et le paiement des arriérés intérieurs pour un montant de 259,5 milliards. Par rapport à 2019, il diminue de 124,0 milliards (-23,1%).

Le service de la dette publique extérieure s’élève à 353,4 milliards sur une prévision de 374 milliards, soit un taux d’exécution de 94,5%. Il se répartit en 217,9 milliards au titre du principal et 135,5 milliards pour les intérêts. Comparativement à 2019, il baisse de 147,1 milliards (-29,4%).

Concernant en particulier les dépenses sociales, elles se sont établies à 731,9 milliards sur une prévision révisée de 739,5 milliards, soit un taux d’exécution de 99%. En intégrant les dépenses des filets sociaux, le montant des dépenses sociales s’établit à 756,9 milliards. Toutefois, ce niveau est inférieur de 15,1 milliards au seuil minimal (772 milliards) attendu en 2020 dans le cadre du Programme Economique et Financier appuyé par le FMI.