Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

Loi des Finances 2026 : Lumière sur la hausse de l’enveloppe budgétaire

Publié le : 1/12/25 8:10 AM

C’était devant la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée Nationale qui s’est réunie le 27 novembre 2025, dans le cadre de la session budgétaire, que le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze a justifié la projection de la nouvelle enveloppe budgétaire, par une conjonction de facteurs économiques, d’engagements présidentiels forts et d’une volonté de relance ciblée.

Dans l’exercice d’accompagnement des administrations pour défendre leurs budgets, Le Ministre des Finances a levé le voile sur les origines et les caractéristiques de la hausse de l’enveloppe budgétaire relative au projet de Loi de Finances 2026, objet de débat. Une augmentation notable qui, Comme dit précédemment, trouve son explication dans une conjonction de facteurs économiques, d’engagements présidentiels forts et d’une volonté de relance ciblée, qui souligne par ailleurs l’activité économique du pays et les priorités gouvernementales pour les années à venir, notamment en faveur des jeunes et des femmes, tout en envisageant une action résolue sur la dette intérieure.

L’ampleur des ambitions de l’État pour l’exercice 2026 se reflète de manière frappante dans les chiffres clés du budget. Celui-ci s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 8 816,4 milliards FCFA. Cette enveloppe représente une augmentation substantielle de 1 080,5 milliards FCFA en valeur absolue, soit une hausse notable de 14,0% comparée au budget de 7 335,9 milliards FCFA de 2025. Au cœur de cette projection, le budget général, qui constitue le principal instrument des dépenses et recettes de l’État, est projeté à 8 683,9 milliards FCFA. Il enregistre ainsi une hausse de 1 014,9 milliards FCFA, soit 13%, par rapport à 2025, où il s’élevait à 7 669,0 milliards FCFA. Parallèlement, les Comptes d’Affectation Spéciale, des instruments financiers dédiés à des projets spécifiques et stratégiques, voient leur budget augmenter, passant de 66,9 milliards FCFA en 2025 à 132,5 milliards FCFA en 2026, marquant une croissance exponentielle de 98,1%, soit une hausse en valeur absolue de 65,6 milliards FCFA. Cette forte augmentation souligne l’importance accordée à certains secteurs ou programmes spécifiques nécessitant des financements dédiés et accrus pour leur développement.

Concernant la structuration du budget général pour 2026

Les recettes internes sont évaluées à 5 887,0 milliards FCFA, révélant une progression de 452,2 milliards FCFA, soit 8,3%, par rapport à l’année précédente. Du côté des dépenses, le budget pour 2026, hors principal de la dette, s’élève à 6 210,5 milliards FCFA. Ceci représente une augmentation de 564,2 milliards FCFA, soit 10,0%, comparativement à 2025. Ces chiffres témoignent d’une dynamique économique soutenue et d’une capacité accrue à mobiliser des ressources propres.

Confronté aux interrogations des parlementaires, Louis Paul Motaze a apporté des éclaircissements essentiels sur les fondements de cette augmentation budgétaire : « Nous étions avec les députés de la commission des finances pour examiner ce qui pourrait être le budget de l’État de l’année 2026. Comme vous l’avez dit, il a augmenté, il a augmenté parce que quoi qu’on dise, l’activité est là et le Cameroun se porte plutôt bien même s’il peut se porter mieux\« , a-t-il affirmé, posant d’emblée le contexte d’une économie en mouvement. Il a ensuite mis en lumière l’influence directe des engagements pris par le Chef de l’État. « La deuxième chose, c’est que le Chef de l’État a pris un certain nombre d’engagements devant le Peuple, le 6 novembre, et il était normal que le gouvernement traduise dans le budget de l’exercice prochain cette volonté forte du Chef de l’État, notamment en faveur des jeunes, en faveur de l’autonomisation des femmes. Donc, il y a des crédits prévus pour ces opérations-là »

Le Ministre a insisté sur le caractère concret de cet accroissement budgétaire, réfutant l’idée d’une décision arbitraire. « Si nous allons à un budget de plus de 8 800 milliards de FCFA, ça veut dire qu’il y a quand même une activité. Le budget que nous faisons ne se prend pas par décret. On ne s’arrête pas dans un bureau pour dire qu’on le met à 10 000 milliards, 20 000 milliards ou 50 000 milliards, non. On met des choses parce qu’on sait qu’on va les réaliser ».  Il a expliqué que la projection des recettes internes, issues des impôts, de la douane et des ressources non fiscales, résultait d’un travail participatif et d’une analyse fine, avec la contribution des secteurs public et privé. « Que ce soit le Directeur Général des impôts ou celui des douanes, tous ont travaillé avec le secteur privé. Et avec des efforts de digitalisation que nous menons dans ces administrations, nous avons effectivement une évolution tendanciellement à la hausse des recettes fiscales. Avec ces recettes, on peut faire face à nos dépenses ».

Louis Paul Motaze a également insisté sur le fait que le gouvernement se concentrerait sur  les défis et  obstacles au développement. « Maintenant, pour l’année prochaine, il est normal qu’on se penche beaucoup plus sur ce qui nous apparaît comme des freins au développement, c’est-à-dire des choses qui ne nous permettent pas d’aller aussi vite et aussi loin que nous le souhaiterions. Au Ministère des finances, nous pensons beaucoup plus essentiellement au paiement de la dette intérieure ; il est important qu’on s’y attaque résolument ».  Cette orientation stratégique confirme la volonté de consolider la stabilité financière et de dynamiser l’économie pour atteindre les objectifs ambitieux fixés pour 2026.