Publié le : 18/07/25 9:56 AM
Le Ministre des Finances, son Excellence Louis PAUL MOTAZE, entouré de ses homologues le Ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, son Excellence Alamine Ousmane Mey et le Ministre des Travaux Publics, son Excellence Emmanuel Nganou Djoumessi ; a présidé ce jeudi 17 juillet 2025, à l’hôtel Hilton de Yaoundé, un atelier de sensibilisation des hauts responsables de l’administration sur les risques budgétaires en collaboration avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Cet atelier de haut niveau avait pour objectif de sensibiliser les gouvernants sur les principaux risques qui pèsent sur le budget de l’Etat. A ce titre, le Ministre des Finances a tenu à rappeler que « la gestion des risques budgétaires n’est ni un exercice purement technique, ni une formalité institutionnelle. Elle est une condition cardinale de la soutenabilité de nos finances publiques, de la crédibilité de l’État et de la stabilité de notre trajectoire de développement. Il nous revient, en tant qu’acteurs majeurs de l’administration publique, de porter cette exigence avec la rigueur, la vision et la responsabilité qu’elle impose ». À cet effet, pour meubler les échanges au cours de cet atelier, deux exposés ont été présentés. Le premier portant sur les concepts, enjeux et outils du FMI pour une gestion efficace des risques budgétaires et le deuxième sur l’expérience du Cameroun dans la gestion des risques budgétaires. Lesdites présentations ont permis aux participants de s’interroger et de répondre efficacement aux questions suivantes : Quels sont les principaux risques budgétaires propres à nos départements ministériels respectifs ? Quelles mesures concrètes sont mises en place pour les anticiper ou les atténuer ? Comment améliorer la coordination intersectorielle face aux imprévus ? Quelles actions ou appuis seraient nécessaires pour renforcer la gestion de ces risques ?
Il est important de préciser que ces travaux de haut niveau font partie du programme d’une mission du Centre d’Assistance Technique pour l’Afrique Centrale (AFRITAC-CENTRE) du Fonds Monétaire International qui séjourne au Cameroun depuis le 07 juillet 2025.
Pour mémoire, en 2021, une mission du département des finances publiques (FAD) a jeté les bases d’un premier diagnostic institutionnel approfondi, en s’intéressant notamment aux risques budgétaires liés aux entreprises publiques et en formulant des recommandations initiales sur leur gouvernance. Ladite mission a été suivie en 2022 avec une mission d’AFRITAC Centre qui a débouché sur la poursuite de l’inventaire des risques, de les documenter avec rigueur et d’élaborer une grille d’analyse des risques budgétaires, utilisée aujourd’hui par les administrations centrales désignées comme points focaux dans le cadre du Groupe de travail permanent sur les risques budgétaires. Un travail qui a permis en 2022, dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2023, la production d’un rapport annuel sur les risques budgétaires annexé au projet de loi de finances. Ce rapport, qui a depuis fait l’objet de deux éditions successives, est désormais reconnu comme l’un des plus abouti des pays couverts par AFRITAC Centre. « Avec ces avancées, le Cameroun devient le premier pays couvert par AFRITAC Centre à avoir opérationnalisé un dispositif de suivi infra-annuel des risques budgétaires. Ce dispositif innovant permet de relier directement les risques identifiés aux écarts entre les prévisions et les réalisations budgétaires, de documenter les mesures d’atténuation prévues, de suivre la matérialisation effective des risques au cours de l’exercice budgétaire et d’identifier les écarts éventuels entre prévisions et réalisations. Il contribue ainsi à renforcer la capacité de réaction de l’administration face aux aléas budgétaires, à mitiger », reconnait M. Phillipe EGOUME, Directeur d’Afritac Centre.
En perspective, il est question d’impliquer davantage les départements ministériels afin de renseigner en temps opportun le « registre des risques » et de l’anticipation de ces derniers dans le budget de l’Etat.
Gouvernance des risques budgétaires au Cameroun
Afin d’asseoir dans l’administration camerounaise une gestion plus stratégique et anticipative du budget, un groupe de travail a été créé en septembre 2023. Présidé par le Directeur Général du Budget, il coordonne désormais l’ensemble du processus d’identification, de hiérarchisation, de suivi et d’atténuation des risques budgétaires. Sous l’impulsion de ce cadre, le Cameroun s’est doté d’un registre des risques et d’un canevas rigoureux d’analyse, fondé sur une méthodologie de quantification selon la probabilité d’occurrence et l’impact budgétaire. S’y ajoute désormais l’opérationnalisation d’un dispositif de « suivi infra-annuel des risques », qui permettra de relier les risques identifiés à leur matérialisation effective au cours de l’exécution budgétaire.
Rappelons que la loi n°2018/012 du 11 juillet 2018 portant Régime Financier de l’État et des Autres Entités Publiques exige de joindre au Projet de Loi de Finance initiale, « un rapport identifiant et évaluant les principaux risques budgétaires ». Depuis lors, comme rappelé plus haut, dans le souci de renforcer la gestion desdits risques, la tenue de cet atelier s’inscrit dans le cadre des réformes appuyées par les deux programmes en cours entre le Cameroun et le FMI. Il s’agit, d’une part, de l’accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et d’autre part, de l’accord conclu au titre de la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) dont les plus récentes revues ont été conclue en mars 2025.