Publié le : 23/05/25 8:26 AM
S’arrimer aux exigences induites par l’implémentation de la stratégie Nationale de Développement 2020-2030, tel est l’objectif principal de la conférence annuelle des Contrôleurs financiers, qui se tient du 22 au 23 mai 2025 au palais des Congrès de Yaoundé. Ces assises présidées par le Directeur Général du Budget, Cyrill Edou Alo’o mettent un accent sur les réformes en cours dans le domaine, en ce qui concerne notamment le Contrôle Interne Budgétaire (CIB) et le Contrôle Financier Rénové (CFR).
Le nouvel environnement du contrôle financier défini par les articles 70 et 72 de la loi portant régime financier de 2018, nécessite une bonne appropriation des enjeux des nouvelles missions dévolues au Contrôleur financier. Il nécessite d’une part, le changement radical d’approche, de méthodes et de comportement vis-à-vis des structures d’accueil ainsi que de la fonction du contrôleur financier, et d’autre part, la revue de l’organisation des relations entre le contrôleur financier et les autres acteurs. Si la mise en place de ces réformes nécessite une réflexion profonde sur les attentes de ces « techniciens de la gestion publique », il est surtout question de les faire passer d’un simple slogan au concret.
En organisant ce conclave sous le thème « le Contrôleur financier face aux enjeux de la réforme », la Direction Générale du Budget entend poursuivre la sensibilisation et la vulgarisation de cette nouvelle démarche, à l’effet d’anticiper sur les actions à mener dans le cadre de l’implémentation des réformes inhérentes à la nouvelle gestion publique, en vue d’un meilleur accompagnement des ordonnateurs dans l’atteinte des objectifs de leurs missions. Il s’agit de faire du CF, un acteur efficace de l’exécution du budget en stimulant les atouts dont il dispose déjà pour assurer une gestion fluide et transparente.
En effet, le nouveau paradigme de travail confère au CF des missions qui vont au-delà du simple champ de contrôle de régularité. Désormais il est non seulement, partie prenante dans le processus d’élaboration du budget, la formulation d’un avis sur la sincérité et la soutenabilité des plans d’engagements des dépenses, mais aussi dans la mise en œuvre des mesures de régulation budgétaire, le respect du rythme de consommation des crédits, l’évaluation du dispositif de contrôle interne et la centralisation des opérations budgétaires des ordonnateurs : « le Contrôleur financier que vous êtes, est désormais un acteur de la sincérité, de la soutenabilité, de la transparence, de la qualité de la comptabilité budgétaire, ainsi que de l’évaluation et de l’appréciation de la qualité du contrôle interne budgétaire » a indiqué le Directeur General du Budget.
C’est d’ailleurs dans ce sillage que se situe l’exposé minutieusement présenté par Augusta Ndjock Arrey épse Tabenyang, Chef de Division du Contrôle Budgétaire de l’Audit et de la Qualité de la Dépense (DCOB) ; un exposé qui a permis aux participants de revisiter l’environnement juridique de la réforme du contrôle financier, tout en se faisant une idée claire sur les déclinaisons opérationnelles du Contrôle financier rénové, ainsi que ses enjeux pour un déploiement efficace. Selon la DCOB, il s’exerce à travers 5 principaux domaines d’intervention notamment, l’avis, le visa, la modulation des contrôles, la centralisation des opérations budgétaires, ainsi que le conseil et l’assistance. Un ensemble de modules dont les participants entendent s’approprier l’utilisation au cours de ces travaux, qui se solderont par des recommandations susceptibles d’améliorer les outils méthodologiques en cours de finalisation.
Pour rappel, l’implémentation expérimentale actuellement en cours dans dix ministères, entend se généraliser dans toutes les administrations dès janvier 2026, en attendant son officialisation par décret du Président de la République.