Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

Exécution des plans d’engagement 2025 : La DGB, les administrations, les CTD et les EP procèdent à une évaluation à mi-parcours

Publié le : 25/08/25 8:58 AM

C’était au cours d’une conférence qui s’est tenue à Yaoundé du 19 au 21 août 2025, et au cours de laquelle les responsables de la Direction Générale du Budget, du ministère des marchés publics, des services centraux des différents ministères, des Établissements publics  (EP) et des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) se sont penchés sur la situation d’exécution du budget de l’Etat à date, les écueils rencontrés et les pistes d’optimisation ; ceci, dans une quête d’efficacité et de conformité au nouveau cadre normatif.

L’objectif essentiel de ces assises était de sonder en profondeur les mécanismes d’exécution du budget, afin d’identifier avec précision les causes des blocages constatés au cours du 1er semestre 2025. Telle est la problématique autour de laquelle les travaux présidés par Augusta Njock Arrey épse Tabenyang, Chef de Division du Contrôle Budgétaire, de l’Audit et de la Qualité de la Dépense, se sont déroulés.  Les échanges avec les représentants des services centraux des ministères, des Établissements publics (EP) et des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) ont conduit à identifier à quel niveau se situe le goulot d’étranglement dans l’exécution du budget.

Le problème se situe-t-il au niveau des Contrôleurs financiers des différentes administrations ?   Relève-t-il de la logistique ? la lourdeur des procédures ? l’inadéquation des outils?  ou une combinaison de tous ces facteurs ? Pour y répondre, il a fallu procéder à un  bilan et passer en revue le taux d’exécution budgétaire, tant pour les dépenses de fonctionnement que pour les investissements, en s’articulant autour des difficultés majeures repérées, qu’elles proviennent de correspondances diverses ou de rapports des Contrôleurs financiers.

Les données consolidées au 15 août 2025 révèlent une exécution globale timide. En matière de fonctionnement, le taux d’engagement se situait à 31,97%, tandis que le taux d’ordonnancement atteignait 29,66%. Ces chiffres, bien que ne suscitant pas une alarme immédiate, ne facilitent pas une sérénité totale compte tenu de la période écoulée. Le tableau se dégrade nettement lorsqu’il s’agit des investissements. Pour cette composante cruciale du développement économique, le taux d’engagement n’affiche  que  24,65%, et le taux d’ordonnancement, encore plus critique, s’élève à 18,09%. Globalement, le taux d’engagement s’affichait à 30,11%, avec un taux d’ordonnancement de 26,72%. Ces chiffres peignent un paysage contrasté, car si le fonctionnement paraît se situer dans une marge « raisonnable», l’investissement  quant à lui, demeure «inquiétant», une situation qui interpelle tant les décideurs que les acteurs de la chaîne budgétaire.

Une analyse  par catégorie de services            

 Dans les services déconcentrés, l’exécution en fonctionnement atteint 38,69% en engagement et 38,73% en ordonnancement. En revanche, le secteur de l’investissement y affiche des seuils alarmants de 5,14% en engagement et 2,40% en ordonnancement. Les services centraux, quant à eux présentent un taux de fonctionnement de 29,64% en engagement et 26,90% en ordonnancement, avec des chiffres d’investissement de 26,17% et 19,91% respectivement. Ces disparités soulignent l’importance de cibler les interventions et d’adapter les stratégies aux réalités spécifiques de chaque entité.

Face à ce constat, quelques causes profondes des difficultés auxquelles sont essentiellement confrontés les CF ont été identifiées. L’instabilité des applications dédiées à l’exécution du budget pointée en tête des récriminations, représente près de 52% des problèmes soulevés. S’y ajoutent la non-implication effective des contrôleurs financiers et des payeurs dans les cadres de concertation budgétaire, le non-respect des allocations budgétaires (quotas) et des plans d’engagement préétablis. La maîtrise parfois lacunaire des fonctionnalités relatives au nouveau plan d’engagement des applications, les retards récurrents dans la passation des marchés, le non-respect des procédures, l’usage excessif des virements de crédits et les limitations d’accès à certaines plateformes informatiques complètent le tableau des obstacles.

Quelques mesures correctives

Pour conjurer cette situation, des mesures correctives ont été esquissées avec une volonté manifeste de redresser la barre. D’une part, le ministère des finances a initié un suivi informatique permanent ; le nouveau Régime financier octroie désormais une autorisation aux contrôleurs financiers pour participer activement aux réunions de suivi-évaluation de l’exécution budgétaire. D’autre part, le renforcement des capacités des acteurs impliqués dans la gestion des applications informatiques, axé sur les nouveautés procédurales, est en cours. De même, l’ouverture des quotas budgétaires sera désormais alignée sur le plan d’engagement des structures, avec un effort particulier pour les rendre disponibles en temps voulu, afin de faciliter et motiver la consommation budgétaire, particulièrement dans le domaine des investissements. L’issue de ces travaux pourrait se traduire par des solutions immédiates ou l’enregistrement de requêtes destinées à la hiérarchie, pour des corrections futures dans les lois de finances, dans l’espoir de mettre le budget 2025 sur les rails de l’efficacité et de la performance.