Ministère des Finances du Cameroun

LA DIRECTION GENERALE DU BUDGET

La Mutuelle Nationale du Budget fait le bilan et se projette

C’est à la faveur de la tenue de la première session ordinaire de son Conseil d’Administration, marquant un moment clé pour l’évaluation de l’exercice 2024 et la consolidation de ses acquis. Réunie à Yaoundé, le 04 juillet 2025, cette instance stratégique, composée des représentants des diverses structures du programme 034, a abordé des sujets cruciaux pour l’amélioration continue de son fonctionnement.

La politique d’adhésion et d’implication maximale des membres se confirme comme un axe stratégique majeur de la MUNAB sous la nouvelle direction. Si la récente inclusion de toutes les structures du programme 034 (DGB, CENADI, DNCM, DP) a favorisé cet exercice, la question de l’homogénéité demeure une préoccupation centrale pour assurer une synergie optimale. C’est dans l’optique de parfaire ce processus que se tenaient ces assises sous la présidence de Judith Clairence Menguele épouse Bodo, et avec l’assistance de Flore Goma, Directeur du Comité National de Gestion.

Les débats ont notamment mis en lumière plusieurs points majeurs l’état d’avancement des recommandations issues de l’Assemblée Générale Extraordinaire tenu en février 2025, ainsi que celles formulées lors de la 28ème session du Conseil d’Administration.  L’examen approfondi du Rapport Annuel de Performance (RAP) de l’exercice 2024 a fait l’objet d’une présentation détaillée des résultats financiers et opérationnels relativement aux composantes suivantes : Administration et Pilotage ; Information et Communication ; Gestion budgétaire et financière ; Sécurité sociale et Divertissement ; Infrastructures.

Le Directeur du Comité National de Gestion a rassuré les membres du CA, de la mise en œuvre effective de l’ensemble des recommandations de l’Assemblée Générale. Les Statuts et Règlements Intérieurs de la MUNAB ont été signés et sont désormais exécutoires. Un fichier des mutualistes retraçant toutes leurs opérations a été élaboré et est régulièrement mis à jour, et tous les mutualistes sont inscrits dans une base de données informatique permettant de loger chaque membre dans sa structure d’appartenance. D’autre part le monitoring et la veille technologique de l’application de gestion (GES-MUNAB) et du site Web. De nouveaux outils de communication (visuels) ont été développés. La restructuration du groupe Whatsapp a été faite. Des points focaux ont été désignés dans chaque structure. Un autre aspect important et qui a été encouragé est celui des allocations attribuées aux mutualistes en fonction de la nature des sollicitations (mariages, naissances, décès etc…).

Outre ces aspects, le Conseil d’Administration a également félicité la maturation avec succès du projet de mise en place d’un Centre d’Excellence (à travers l’aménagement des locaux, l’identification des formateurs et l’élaboration des modules de formation), dont l’inauguration est prévue dans les jours prochains.

C’est unanimement que les membres du Conseil ont adopté le Rapport Annuel de Performance 2024, présenté par le Directeur du Comité National de Gestion. Cette dernière pour sa gestion exemplaire durant la période sous revue. Au sujet de la présentation du Rapport d’exécution à mi-parcours du Plan de Travail Annuel Budgétisé (PTAB) de l’exercice 2025. Félicitant le taux de réalisations (recettes) évalué à 50,3%, le Conseil a fortement encouragé le Comité National de Gestion à accélérer l’exécution, en particulier la collecte et la dynamisation des ressources. Ce dernier aspect est assis sur une nouvelle résolution du CA de procéder à la révision à la baisse, des prix des gadgets de la Mutuelle. Une initiative qui vise non seulement à booster la collecte des ressources, mais aussi, à favoriser l’adhésion massive des personnels. Toute chose qui témoigne de la volonté de la MUNAB de s’adapter et d’innover pour le bénéfice de ses membres.

La participation active et l’engagement de l’ensemble des membres du Conseil d’Administration venus de tous les collèges ont été salués, par la PCA qui a de nouveau invité les uns et les autres à renforcer la collaboration, la détermination collective et la cohésion. Elle a insisté sur l’importance de la collaboration et de la libre expression, qui permettront à « Mutuelle New-Look », de consolider ses acquis.

Un ensemble de résolutions qui témoignent d’une gouvernance proactive et d’une volonté affirmée d’optimiser les performances, d’accroître l’accessibilité et de renforcer la base de participation afin d’assurer la pérennité et le développement harmonieux de la Mutuelle Nationale du Budget.

RAPPORT DU COMITE TECHNIQUE NATIONAL DE LA BALANCE DES PAIEMENTS

L’année 2023 a été marqué sur le plan international par un recul de l’activité économique avec un taux de croissance de 3,3% contre 3,5% en 2022. Cette évolution est imputable : (i) à la persistance des tensions inflationniste dans la plupart des économies avancés et en développement ; (ii) au durcissement plus long que prévu des conditions financières, en liaison avec les politiques restrictives des banques centrales pour favoriser la stabilité des prix et ; (iii) à l’élargissement de la fragmentation géoéconomique et ses effets sur les échanges mondiaux et les mouvements de capitaux. Au niveau des pays avancés, la croissance économique s’est située à 1,7% contre 2,6%. Dans les pays émergents et en développement, la croissance s’est située à 4,4% contre 4,1% un an plutôt. L’Afrique Subsaharienne a enregistré une croissance de 3,6% en retrait de 0,4 point de pourcentage par rapport à l’année 2022. Dans la zone CEMAC, la croissance a ralenti, passant de 2,8% en 2022 à 2, 2% en 2023.

Au plan national, la croissance recule pour se situer à 3,2% en 2023 après 3,7% en 2022. Cette évolution résulte du repli aussi bien de l’activité pétrolière que non pétrolière. La production pétrolière baisse de 2,1% après une baisse de 1,6% en 2022. La croissance dans le secteur primaire s’est située à 2,2% en 2023 contre 3,4% en 2022. Dans le secteur secondaire, la croissance s’est établie à 2,3% en retrait de 1 point de pourcentage par rapport à 2022, en lien avec la baisse de l’activité. Le secteur tertiaire enregistre une croissance de 3,9%.

S’agissant de la balance des paiements, les résultats de l’année 2023 affichent un solde courant déficitaire de 1 221,1 milliards (soit 4,1% du PIB), en aggravation par rapport au déficit de 941,2 milliards (soit 3,4% du PIB) enregistré en 2022. Cette évolution résulte principalement de l’aggravation du déficit des biens. Le déficit des services et des revenus primaires se réduisent, tandis que l’excédent des revenus secondaires s’améliore. Les financements extérieurs diminuent de 481,2 milliards par rapport à 2022 et se situent à 938,9 milliards. Ce recul résulte principalement de la baisse des tirages nets de l’administration et des entrées nettes dans le secteur privé non bancaire.

La présentation des balances des paiements par secteur d’activité montre que le déficit du compte courant est essentiellement généré par les secteurs de l’industrie (- 1691,6 milliards), du commerce (-1059,5 milliards), des établissements financiers (-47,8 milliards) et des télécommunications (-165,2 milliards), bien qu’il soit atténué par les excédents réalisés par le secteur des hydrocarbures (+979,9 milliards), le secteur agricole (+604,2 milliards) et le secteur forestier (+210,1 milliards).

Par rapport à nos principaux partenaires bilatéraux et multilatéraux, le solde courant est déficitaire avec la Chine (-945,8 milliards), le Nigéria (-165,3 milliards), les Etats-Unis (-152,3 milliards), la France (-53 milliards) et excédentaire avec la CEMAC (+533,6 milliards) et l’Union Européenne (+255,2 milliards).

La position extérieure du Cameroun reste débitrice et se creuse pour se situer à -9 487,9 milliards (soit 31,7% du PIB) après -8 446,8 milliards (30,5% du PIB) en 2022, en lien avec l’aggravation du déficit courant.

TELECHARGER LE RAPPORT EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS

Renforcer l’appropriation de PROBMIS-Web : Les recommandations clés des contrôleurs financiers régionaux et départementaux du Sud- Est- Nord

Des travaux tenus durant trois jours et coordonnés par Flore Goma, Sous-Directeur des Affaires Générales à la Direction Générales du Budget, et qui ont mis en lumière des recommandations cruciales visant non seulement à optimiser l’utilisation de l’application PROBMIS-Web, mais aussi, souligner l’engagement continu vers une meilleure maîtrise de la gestion de la finance publique

Bien que PROBMIS, la version initiale de l’application, soit en production depuis 2013 avec l’avènement du budget-programme au Cameroun, des formations régulières demeurent essentielles. Cette persistance s’explique par l’arrivée constante de nouveaux personnels et l’évolution de l’application elle-même, qui a conduit à la transition vers PROBMIS-Web, apportant des changements notables pour les utilisateurs. Des mutations qui justifient un renforcement régulier des capacités des acteurs impliqués dans la chaîne PPBSE (Prospective- Planification-Programmation-Budgétisation-Suivi et Évaluation).

C’est à cet effet que le séminaire qui s’est déroulé à Mbankomo du 17 au 20 juin 2025, s’inscrit dans une démarche initiée par la Direction Générale du Budget pour doter les acteurs de la gestion financière publique des outils nécessaires à une meilleure appropriation des réformes actuelles. Le nouveau cadre normatif confère aux Contrôleurs financiers une implication directe dans la dématérialisation du traitement de la dépense, au niveau central comme déconcentré. Des documents clés tels que les fiches d’expression des besoins, les bons de commande administratifs, les décisions de déblocage de fonds, les ordres de mission et les bons d’engagement sont désormais générés via PROBMIS-Web.

Le conclave, axé sur le thème « Appropriation du sous-système « Exécution’ de l’application (PROBMIS-WEB) », visait à renforcer la capacité des contrôleurs financiers à accompagner les ordonnateurs dans l’exécution autonome de leurs budgets en zone déconcentrée. Il faut rappeler que ledit séminaire s’inscrit dans une démarche initiée par la Direction Générale du Budget pour doter les acteurs de la gestion financière publique des outils nécessaires à une meilleure appropriation des réformes actuelles. Le nouveau cadre normatif confère aux contrôleurs financiers une implication directe dans la dématérialisation du traitement de la dépense, au niveau central comme déconcentré. Des documents clés tels que les fiches d’expression des besoins, les bons de commande administratifs, les décisions de déblocage de fonds, les ordres de mission et les bons d’engagement sont désormais générés via PROBMIS-Web.

Les échanges ont porté sur un exposé théorique détaillé du processus d’exécution dans PROBMIS-Web, complété par des cas pratiques illustrant le traitement des éléments préalables à la dépense, des missions, des lettres de commande et de marché, des décisions, et des bons de commande administratifs (BCA), ainsi que l’état des restitutions.

Les discussions ont également mis l’accent sur des points critiques tels que le traitement des marchés pluriannuels, la possibilité de jumelage de crédits entre administrations, la compréhension de l’étape de réception de la commande, l’importance de la concordance entre les visas manuel et électronique, le traitement des lettres de commande inférieures à 5 millions FCFA, et le processus de remboursement de la retenue de garantie. Autant de sujets qui témoignent de la complexité et de la dynamique de l’environnement de la finance publique au Cameroun.

A l’issue des échanges, les participants ont formulé plusieurs propositions majeures, notamment la sensibilisation des contrôleurs financiers à l’attribution de profils à leurs collaborateurs au sein de PROBMIS-Web. L’objectif est d’impliquer un maximum de personnel dans le traitement des dossiers, afin d’améliorer la fiabilité des états consolidés au niveau des Contrôles Financiers Régionaux (CFR) et des Contrôles Financiers Départementaux (CFD). Par ailleurs, la formation des agents des services déconcentrés sur les procédures de passation des marchés publics a été identifiée comme une priorité.

Diversité culturelle et linguistique : la DNCM capitalise l’intégration

C’est à la faveur de l’atelier de formation supervisé par le ministre des finances et qu’a ouvert Désiré Kongo Elanga, Directeur de la Normalisation et de la Comptabilité Matières, le 24 juin 2025 à Yaoundé. L’exercice déroulé sur 3 jours rassemble 230 personnels de cette direction du Programme 034, « Gestion Budgétaire de l’Etat ».

Susceptible de générer des malentendus, des tensions ou des blocages dans la société, la diversité culturelle est plus que jamais une réalité dont la reconnaissance et la valorisation nécessitent l’intégration dans les pratiques managériales et administratives. Si elle fait désormais partie du discours stratégique des dirigeants,  des organisations et des entreprises, son appropriation reste une quête constante au sein de l’administration publique camerounaise. C’est dans ce sillage que s’inscrit la tenue de cet atelier dont le thème est: « Management de la diversité culturelle au sein de la Direction de la Normalisation et de la Comptabilité-matières du Ministère des Finances ».

Placé sous la tutelle technique du service  de la  traduction, cet atelier challenge prioritairement, le renforcement et la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme  de la Direction de la Normalisation et de la Comptabilité-matières : «  nous nous sommes rendus compte que nous sommes dans un univers multiculturel très vaste et il nous a été inspiré de proposer cet atelier pour expliquer aux collègues que venir des cultures différentes devrait constituer un avantage et non un problème,  parce qu’ensemble nous sommes plus forts. C’est cette diversité culturelle qu’on va présenter pendant ces 3 jours pour apprendre le vivre ensemble, le respect mutuel à travers la culture et le respect de la culture des uns et des autres… ». Il faut dire que le vivre-ensemble passe par le respect de la culturalité que chacun de nous apporte, et que nous devons mettre soit à profit soit garder en fonction des circonstances pour l’atteinte des objectifs du département.

Il s’agit de faire de cette diversité, un levier de performance, de cohésion et d’innovation dans la mise en œuvre des missions assignées en permettant aux participants de pouvoir naviguer dans un environnement culturellement pluriel, tout en évitant les malentendus liés à nos différences.  Promouvoir l’inclusion, et l’amélioration de la performance collective par une meilleure compréhension de l’autre apparait de ce fait essentiel, pour la bonne marche des institutions. A cet effet, il est question, d’éveiller une certaine « humilité culturelle » qui permettra non seulement une meilleure compréhension de soi-même et de l’autre ensuite, mais aussi et surtout un désir de mieux connaitre l’autre et de l’accepter, après avoir reconnu que sa vision ainsi que sa conception du monde ne sont pas les seules, culturellement valables.

Une réalité qui impose le plurilinguisme, vecteur prioritaire du bilinguisme fortement recommandé par le Directeur de la Normalisation et de la Comptabilité des Matières : « le bilinguisme reste un véritable outil de travail et un levier de performance. Un agent public qui est apte des deux langues ; sera sans doute compétent » a-t-il précisé. Pour rappel, Diversité culturelle comme richesse et levier d’innovation ; outils pour un management interculturel efficace ; défis de la communication dans un contexte multiculturel ; ainsi que les bonnes pratiques à promouvoir pour bâtir une organisation inclusive, équitable et performante, sont les principales thématiques abordées durant ces travaux, sous l’expertise du Centre de Recherche  en Paix, Environnement et Gouvernance (CREPEG).

CNDHL-CNDDR- CNPBM : au rythme du budget programme

Outre les administrations (Ministères et assimilés), cette édition du CIEP a pris en compte les orientations du décret du Premier Ministre Chef du Gouvernement, du 13 février 2025, précisant les modalités de gestion des autorisations budgétaires dans les programmes et les dotations.

En effet, le présent décret précise clairement les institutions constitutionnelles devant bénéficier des dotations et celles autres qui doivent fonctionner par programme et par conséquent faire l’objet d’une évaluation de la performance. C’est ainsi qu’au regard de ce nouveau positionnement, et de leur rôle stratégique pour le fonctionnement et la stabilité des institutions au Cameroun, le CIEP a eu des échanges avec : la Commission Nationale des Droits de l’homme et des libertés (CNDHL), le Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (CNDDR) et la Commission Nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM) qui font désormais partie des administrations fonctionnant sous le régime des programmes. Ainsi, les membres du CIEP ont apprécier les propositions des cartographies des programmes de ces administrations tout en les invitant à apporter les améliorations nécessaires afin de se conformer à la doctrine du nouveau manuel d’élaboration du budget programme.

MINFI : travailler davantage pour l’interopérabilité des Systèmes d’Information

Des échanges entre le CIEP et les responsables du MINFI, il ressort que la performance de ce département ministériel est tributaire à un système d’information optimal. A ce titre, le CIEP à encourager le MINFI, au titre du triennat 2026-2028, à poursuivre les initiatives engagées dans le sens de disposer d’un système d’information des différents services opérationnels entièrement intégré.

Sur la période triennale 2023-2025, la cartographie des programmes du MINFI s’articule autour de quatre (04) programmes opérationnels, à savoir : le programme 031 – Mobilisation des recettes fiscales internes non pétrolières, le programme 032 – Gouvernance douanière, protection de l’espace économique et participation à la sécurité nationale, le programme 033 – Gestion du trésor public et suivi du secteur financier et le programme 034 – Gestion budgétaire de l’Etat.

Le programme 031, intitulé « Mobilisation des recettes fiscales internes non pétrolières » a pour objectif d’améliorer le recouvrement des recettes fiscales non pétrolières et le climat des affaires. Sa performance s’apprécie à travers l’indicateur « taux de recouvrement des recettes fiscales internes non pétrolières », calculé en rapportant les recettes effectivement mobilisées aux prévisions inscrites dans la Loi de Finances. En 2024, les recettes fiscales internes non pétrolières chiffrée étaient de l’ordre de 2 904,1 milliards de FCFA. Les recettes effectivement mobilisées ont atteint 2 910 milliards de FCFA, correspondant à un taux de réalisation de 100,2 %. Ce résultat, comme à l’accoutumé, reste largement satisfaisant avec une hausse de 280,6 milliards en valeur absolue et de +10,7% en valeur relative par rapport à l’exercice 2023. Le taux d’exécution financière quant à lui est de 95,35%, soit 11 592 894 793 de FCFA consommés sur les 11 602 555 813 alloués en crédits de paiement.

L’objectif de du programme 032 est de faciliter le commerce extérieur tout en contribuant à la sécurité nationale. Il a pour indicateur « le taux d’interception des marchandises stratégiques en circulation au Cameroun » conformément au PPA. En 2023, cet indicateur a connu un taux de réalisation de 3% pour une prévision de 12%, soit un taux de réalisation de 25% qui traduit une contre-performance. La même tendance positive a été observée en 2024. Le taux d’exécution financière quant à lui est satisfaisant sur les deux années avec une consommation moyenne des crédits de 92,1% en 2023 et 85,43% en 2024.

En ce qui concerne le programme 033, il a pour objectif d’améliorer l’efficacité du trésor public et d’optimiser la contribution de l’épargne au financement de l’économie. Sa performance s’apprécie à travers l’indicateur « durée moyenne de paiement des dépenses après prise en charge par les services du Trésor ». En 2023, pour une prévision de 60 jours, la mesure de l’indicateur indique une valeur de 120 jours, soit un taux de réalisation de 13,04% traduisant une contre-performance par rapport à la cible annuelle. En 2024, la tendance est restée la même avec le délai de paiement des dépenses qui s’est d’avantage aggravé, malgré les mesures prises courant 2024 pour juguler l’accroissement exponentiel des restes à payer. La performance financière quant à elle reste faible, avec un taux de consommation moyen de crédit établi à 60%.

Quant au programme 034, pour le triennat 2023-2025, il a eu pour objectif d’assurer la préparation adéquate des Projets de Loi de Finances et l’exécution efficace des budgets des Entités Publiques. Pour apprécier les évolutions dans ce cadre, le choix a été porté sur l’indicateur « durée moyenne de traitement des dossiers de dépenses » qui est une comparaison entre la durée de traitement de référence et la durée de traitement réel. En 2023, sur une prévision annuelle de 36 jours, la durée moyenne de traitement des dossiers de dépenses s’est établit à 44 jours. Il ressort clairement qu’il s’agit d’une contreperformance en dépit d’un taux d’exécution financière de 80,63 % avec 7 402 127 947 de FCFA de crédits de paiement consommés sur les 9 179 920 239 de FCFA alloués. Pour le compte de l’exercice 2024, la même dynamique de sous performance est constaté au niveau de la durée moyenne de traitement des dossiers de dépenses, qui affiche un taux de réalisation technique de 78,04% à raison de 41 jours réalisés sur les 32 jours escomptés. Cette même année, le taux d’exécution financière s’est situé autour de 85,6% représentant 7 411 211 131 FCFA de crédits de paiement consommés sur les 8 657 707 554 FCFA initialement alloués. Cette situation dénote une importante indépendance entre la gestion des ressources budgétaires et la dynamique d’atteinte des résultats escomptés par le programme.

Pour le triennat 2026-2028, le CIEP recommande au MINFI d’adresser clairement la question de la fiscalité locale ; de rendre plus visible la question de la dette ; d’explorer les niches fiscales sur les produits nocifs et alcool ; d’établir des contrats de performance avec les structures sous tutelle ; d’assurer la tenue régulière des dialogues de gestion notamment celle présidée par le Chef de département ministériel etc.

MINEPAT : accélérer le recensement général de la population

Le MINEPAT et le CIEP sont unanimes sur l’importance et l’urgence pour le pays de finaliser le processus de recensement général de la population en cours pour une meilleure planification des politiques publiques.

Le MINEPAT compte trois (03) programmes opérationnels au titre du triennat 2023-2025. Il s’agit du programme 019 : Renforcement de la planification stratégique et intensification des actions d’aménagement durable du territoire ; le programme 022 : Appui à la transformation structurelle pour l’accélération de la croissance et le programme 023 : Renforcement du partenariat au développement et de l’intégration régionale.

Le programme 019 a pour objectif de veiller à la mise en œuvre de la SND30, favoriser un développement harmonieux et durable du territoire et contribuer à la lutte contre la pauvreté et a pour indicateur « le taux de production des rapports et outils stratégiques attendus ». En 2024, le taux de réalisation était de 102% ce qui témoigne d’une performance plus que satisfaisante et reflète une solide maitrise des processus de collecte, de rédaction et de validation des livrables.

En ce qui concerne le programme 022, il contribue à la transformation structurelle en vue de l’accélération de la croissance économique, dispose de deux indicateurs : « le taux d’exécution physique du BIP » et « la proportion des projets du Programme d’Investissement Prioritaire (PIP) inscrits dans le budget de l’État ». Concernant le taux d’exécution physique du BIP, il est de 74,56% en 2023 et de 74,99% en 2024 pour une valeur constante de la cible annuelle de 100%. Quant à la proportion de projets du Programme d’Investissement Prioritaire (PIP) inscrits dans le budget de l’État, elle est de 89,8% pour une prévision de 100% en 2023. En 2024, le taux de réalisation chute à 68% à cause de la nécessité du financement des travaux de première génération en cours, contraignant fortement la mise en œuvre de nouveaux projets.

Quant au programme 023, il a pour but d’améliorer l’alignement des apports de partenariats économiques techniques et de l’intégration régionale à la réalisation des objectifs de développement du Cameroun a pour principal indicateur « le ratio annuel des financements extérieurs mobilisés conformes aux termes et conditions fixées par la loi de finances ». En 2023, ce ratio était de 127,1% pour une projection annuelle de 100%, soit un taux de réalisation de 141,22%. La même tendance se maintient en 2024 avec l’atteinte de l’objectif et les livrables obtenus démontrent une exécution financière robuste de 97,32 % en AE et en CP. Ces résultats attestent d’un bon niveau d’efficience opérationnelle.

Outre la question du recensement général de la population, au titre du triennat 2026-2028, le CIEP invite le MINEPAT à : ouvrir les réflexions sur le développement stratégique des missions de développement ; afficher clairement la part du PIB dans le budget de l’état (sous forme d’indicateurs) ; établir des contrats de performance avec les structures sous tutelle ; assurer la tenue des dialogues de gestion notamment celle présidée par le Chef de département ministériel ; renforcer les capacités financières, humaines et matérielles des services en charge de la statistique en vue d’assurer la production, chaque année, des annuaires statistiques des administrations etc.

MINDDEVEL : poursuivre la politique de la modernisation des CTDs

Le CIEP encourage le MINDDEVEL à poursuivre ses initiatives pour la modernisation des CTDs à travers la transformation digitale et numérique de ces dernières. Cette ambition ressort désormais clairement dans la proposition du cadre de performance 2026-2028 du MINDDEVEL à travers son programme « Modernisation et Approfondissement du Processus de Décentralisation ».

Au titre du triennat 2023-2025, le MINDDEVEL conduisait deux (02) programmes opérationnels. Il s’agit du programme 099 : Approfondissement du processus de décentralisation et le programme 100 : Promotion du développement local.

Le programme 099 vise à renforcer l’autonomie administrative et financière des CTD. Il dispose de l’indicateurs « nombre de communes dont les ressources financières augmentent d’au moins 5% par an ». En 2024, la performance affichée était de 250 communes dans les 10 régions.

En ce qui concerne le programme 100, il a pour objectif de promouvoir la contribution des CTD à la croissance économique et locale. Son indicateur c’est le « Taux d’exécution physico-financière des projets d’investissement des CTD ». En 2024, la tendance est restée maintenue à la hausse, avec un taux d’exécution physique des projets mis en œuvre par les CTD de 86,56% et un taux de réalisation de l’indicateur de 123,65%. Toutefois, on note une augmentation des ressources du programme qui sont parties de 43 721 500 000 en 2023 à 68 946 114 279 en 2024 et une baisse du taux de consommation des crédits en AE et CP à 75,39% contre 93,1% en 2023.

Les membres du CIEP invitent le MINREX, au titre du triennat 2026-2028, à : veiller à la désignation des directeurs techniques comme responsable des programmes, rendre public la cartographie des compétences transférées par les administrations aux CTDs, réactualiser la stratégie de mise en œuvre de la décentralisation etc.

MINREX : rationnaliser les contributions du Cameroun au sein des Organisations Internationales (OI)

Les membres du CIEP ont invité le MINREX à accélérer les travaux engagés en collaboration avec le Ministère des Finances dont la finalité est de rationaliser les contributions du Cameroun au sein des Organisations Internationales et d’évaluer la plus-value du pays auprès de ces instances. Un chantier qui devrait faire partie des priorités du cadre de performance 2026-2028 de ce département ministériel.

La cartographie des programmes du MINREX au titre du triennat 2023-2025 affichait trois (03) programmes opérationnels à savoir le programme 087 : Renforcement du potentiel des relations bilatérales ; le programme 088 : Négociation, coordination et suivi de la coopération multilatérale, décentralisée, non gouvernementale et des programmes subséquents et le programme 089 : Gestion de la diaspora, des migrants et des crises nouvelles.

Le programme 087, a pour objectif de « Capitaliser au bénéfice du Cameroun les retombées qu’offrent les relations bilatérales en vue de son émergence diplomatique » et pour principal indicateur le « Nombre d’instruments juridiques de coopération bilatérale en cours de négociation ». En 2024, sur une cible 55, le nombre d’instruments juridiques de coopération bilatérale en cours de négociation est de 37 soit un taux de réalisation de 67,27%, pour une consommation des ressources de l’ordre de 89,32% en AE et CP.  Au terme du triennat sur une cible de 115 instruments juridiques de coopération bilatérale en cours de négociation, le niveau de réalisation se situe à 59 soit un taux de réalisation de 51,3% sur le triennat.

En ce qui concerne le programme 088, il vise à « diversifier et accroitre les opportunités de la coopération multilatérale, décentralisée et non gouvernementale pour le développement du Cameroun », avec pour indicateur de performance correspondant le « Nombre d’accords, projets, programmes et mécanismes obtenus et mis en œuvre grâce à la coopération multilatérale, décentralisée et non gouvernementale ». En fin 2023, sur une cible de 15 relativement à cet indicateur, la réalisation se situe à 8 soit un taux de réalisation de 53,33%. La performance réalisée entre 2023 et 2024       est de 67,27%. Sur une cible 55, le nombre d’instruments juridiques de coopération bilatérale en cours de négociation est de 37.

Quant au programme 089, il a pour objectif « d’accroître la participation des Camerounais à l’étranger au développement du Cameroun et contribuer à la gestion des crises nouvelles », son indicateur est le « Nombre de migrants retournés et réinsérés ». En 2024, sur une projection de 230, le niveau de mise en œuvre de l’indicateur s’est situé à 600 soit un dépassement par rapport à la prévision annuelle. Le niveau de consommation des ressources quant à lui se situe à 100% en AE et CP. Sur le triennat, pour une cible de 670 migrants retournés et réinsérés, le niveau de réalisation de l’indicateur est de 800 soit un taux de réalisation de 119,4%. Ce qui traduit une performance très satisfaisante du programme.

Au titre du triennat 2026-2028, le CIEP souhaite également voir le MINREX se pencher sur les problématiques suivantes : une stratégie de placement des camerounais au sin des Organisation Internationales ; recenser les loyers des représentations diplomatiques et disposer d’un fichier pour une bonne maîtrise budgétaire ; optimiser la collaboration avec les services de police sur la délivrance des visas ; créer une unité statistique afin d’améliorer la production statistique etc.

CONSUPE : affiner le cadre stratégique de performance

Le CIEP a relevé avec satisfaction la proposition du cadre stratégique de performance du CONSUPE au titre du triennat 2026-2028. Il est maintenant question de le finaliser en mettant en exergue sous forme d’objectifs et ou d’indicateurs certaines problématiques à l’instar du contrôle et audit des recettes et des normes de vérification et audit des finances publiques.

Le CONSUPE compte deux (02) programmes opérationnels au titre du triennat 2023-2025 à savoir : le programme 067 : Renforcement de la prévention des atteintes à la fortune publique et le programme 076 : Contrôle, audit et sanctions.

Le programme 067 vise à promouvoir la culture de la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques. Ce programme comme unique indicateur « la proportion d’acteurs de la gestion des finances publiques, hommes ou femmes formés et sensibilisés sur les mesures de prévention des atteintes à la fortune publique ». Les principaux acteurs ciblés ici étant les ordonnateurs et auditeurs internes. En 2024, l’indicateur sur la proportion d’hommes et femmes formés sur les mesures de préventions des atteintes à la fortune publique a été atteint à 100%. En effet, sur une cible de 20%, le programme a effectivement atteint cette proportion. La consommation des crédits a également été consommée à hauteur de 100%. Cette fois-ci avec un budget trois fois moins élevé que celui de 2023 qui se situait à 918 890 000 contre 381 649 468 en 2024. 

Le programme 076 pour objectif de « veiller à la satisfaction du niveau de qualité souhaité dans la gestion des finances publiques, de sanctionner les gestionnaires indélicats et suivre la mise en application des sanctions prises par la CDBF ». Il dispose de deux (02) indicateurs à savoir : (i) nombres de missions d’audits déployées par an et (ii) nombre de sessions du CDBF tenues par an. En 2024, l’indicateur sur le nombre de missions d’audit déployées, il est à noter que 18 missions se sont effectivement déployées contre 25 annoncées pour un taux de réalisation de 72%. En ce qui concerne l’indicateur sur le nombre de sessions du CDBF, 39 sessions ont été tenues contre 30 initialement prévues, soit un taux de réalisation de 130%.

Pour le triennat 2026-2028, le CIEP invite le CONSUPE a mener une réflexion sur la mise en place d’une unité de production statistique et de redynamiser les cadres de concertation avec les autres acteurs intervenant dans son domaine.