Publié le : 28/11/25 9:11 AM
Au-delà des ajustements techniques, les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) sont appelées à redéfinir et à consolider leurs missions, plaçant la promotion du développement, le renforcement de la gouvernance locale et l’amélioration du cadre de vie des populations au cœur de leurs stratégies. Cette nouvelle ère exige une approche holistique, où l’impact socio-économique des décisions locales devient un levier essentiel, respectant scrupuleusement les compétences transférées et le potentiel des CTD en tant que pôles de croissance.
L’un des piliers fondamentaux de cette action publique locale renouvelée réside dans la participation citoyenne. A croire, le draft de la lettre circulaire des CTD, il s’agit de passer d’une logique descendante à un véritable dialogue, où les priorités des populations en matière de services sociaux de base, d’infrastructures et d’énergie sont activement prises en compte dans l’élaboration des budgets et la sélection des projets. Ce processus participatif vise à garantir que l’action publique réponde concrètement aux besoins du terrain et renforce la cohésion sociale via des interventions inclusives et créatrices d’emplois.
Dans l’optique d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment la promotion de la diversité, de l’inclusion et le respect des principes d’égalité, le document porte une attention particulière aux considérations sensibles au climat et au genre. Les budgets des CTD de 2026 devront intégrer des analyses fines tenant compte des spécificités du sexe, de l’âge, des personnes vulnérables, des déplacés internes, des minorités et des réfugiés. Une approche intégrée cruciale pour assurer une planification budgétaire cohérente et alignée avec les instruments nationaux de cadrage et de planification. L’action publique locale de 2026 devra ainsi embrasser ces exigences transversales dans tous ses axes stratégiques : renforcement de la gouvernance et de l’administration, amélioration de l’offre des services sociaux de base, promotion du développement économique et protection de l’environnement, ainsi que la promotion de la citoyenneté, de la culture, des sports, du tourisme et de l’appui à la jeunesse.
Renforcer la Gouvernance et Assurer la Transparence Financière
Le renforcement de la gouvernance et de l’administration s’avère un chantier prioritaire. Il s’agira de pérenniser les acquis tout en engageant des efforts supplémentaires pour améliorer la transparence et assainir la gestion des finances locales. Cela passe par plusieurs actions concrètes :
Premièrement, une mise en cohérence systématique des actions et activités relevant des programmes des CTD avec les politiques publiques nationales est indispensable pour assurer une synergie des efforts. Ensuite, l’élaboration d’outils budgétaires performants est nécessaire. Ces instruments devront permettre des projections précises des ressources, des coûts, des flux de trésorerie, tout en intégrant des stratégies d’allocation de ressources visant à maximiser les rendements tout en minimisant les risques. Ensuite, une approche pluriannuelle des dépenses et des recettes définies dans les documents de cadrage devra être adoptée, sans jamais compromettre l’équilibre budgétaire. La méthodologie d’élaboration des documents de cadrage budgétaire, tels que le Cadre Budgétaire à Moyen Terme (CBMT) et le Cadre de Dépense à Moyen Terme (CDMT), devra être rigoureuse. Elle devra intégrer le plan de développement, les sources de financement disponibles, ainsi que le niveau d’endettement financier global de la CTD et de ses établissements publics.
Par ailleurs, Il sera crucial de valoriser les projets émanant directement des comités de quartiers ou de villages, renforçant ainsi le lien entre l’administration et les citoyens. Le respect des principes budgétaires stricts et une gestion rationnelle des ressources matérielles et patrimoniales garantiront une utilisation optimale des deniers publics.
Sur le plan des ressources humaines, une rationalisation est attendue, privilégiant la performance et les compétences. Le renforcement des capacités des personnels, conformément à la réglementation, constituera un investissement capital. Dans l’attente de dispositions précises, l’interdiction de tout recrutement par les Conseils Régionaux contribuera à maîtriser la masse salariale. Le respect strict de la réglementation en vigueur en matière de budgétisation des rémunérations, indemnités et autres avantages pour les personnels et élus locaux est une condition sine qua non. Enfin, la mise en place des services de police municipale, dans le respect des modalités définies par le décret n°2022/354, sera un élément clé du renforcement de la sécurité locale, à condition que ces initiatives soient soutenues par des ressources locales adéquates et calibrées sur les besoins réels des territoires.
En clair, l’action publique locale en 2026 se dessine sous le signe de l’efficacité, de la participation et de la durabilité, posant les fondations d’un développement territorial plus juste et plus résilient.