Publié le : 21/08/25 12:22 PM
L’élaboration du Budget de l’État pour l’exercice 2026 a fait l’objet des travaux du séminaire de lancement des activités y relatives du 22 au 23 juillet 2025, à Yaoundé. Organisée conjointement par le Ministère des Finances (MINFI) et le Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), cette rencontre placée sous le thème, « Rationalisation des choix budgétaires face aux changements climatiques pour un développement propre et résilient », a souligné l’urgence de concilier les impératifs économiques avec la nécessité de bâtir une nation moins sensible aux dérèglements climatiques.
Renforcer les capacités des acteurs clés impliqués dans le processus de préparation budgétaire, tel était l’objectif visé de ce conclave. Il s’agissait également de les sensibiliser au contexte actuel qui façonne l’élaboration du budget de l’État pour 2026, ainsi qu’aux grandes orientations gouvernementales qui doivent guider prioritairement cette planification financière, en conformité avec les directives de la Circulaire présidentielle n°001 du 18 juillet 2025. Cette dernière trace la feuille de route pour l’exercice budgétaire prochain.
Dans son allocution, le ministre des finances a dressé un état des lieux du contexte budgétaire, présentant les priorités pour 2026 et formulant des attentes claires à l’égard des administrations publiques. La tenue de ces assises s’inscrit dans la foulée des travaux récents du Comité Interministériel d’Examen des Programmes (CIEP). Ces derniers ont abouti à une nouvelle cartographie des programmes de politiques publiques, identifiant par la même occasion les défis majeurs liés à l’atteinte des objectifs fixés. Ces défis sont d’autant plus pressants qu’ils mobilisent des ressources financières considérables et exigent une maîtrise accrue des contraintes pesant sur les dépenses publiques.
Louis Paul Motaze a notamment mis en lumière l’insuffisance de la mobilisation des recettes budgétaires de l’État. Le taux de recouvrement au premier semestre 2025 s’élève à 82,1%, représentant une baisse de 55 milliards de FCFA par rapport à la même période en 2024. Une situation d’autant plus préoccupante qu’elle survient malgré l’existence de niches de ressources potentielles, notamment dans le domaine de la finance climatique. Cette faiblesse mobilière contraste avec un alourdissement significatif des charges de l’État. Celles-ci sont multiples : la poursuite de la veille sécuritaire, l’organisation de l’élection présidentielle, les consommations publiques, les baux administratifs, les loyers au titre des contrats de Partenariats Publics-Privés (PPP), sans oublier d’importants volumes de dettes intérieure et extérieure.
Face à cet environnement économique contraint, marqué par les effets des changements climatiques sur la mobilisation des recettes et l’évolution des dépenses, le ministre des finances a défini les priorités du budget 2026. Il a prescrit que les actions budgétisées dans le cadre de ce nouveau triennat devront viser une croissance économique forte, partagée par toutes les composantes de la société et, surtout, favorable à la préservation de l’environnement. Pour y parvenir, plusieurs axes d’intervention ont été détaillés.
Priorités majeures
Parmi elles, figurent l’intensification de la production locale des produits de première nécessité, dans le but de réduire le déficit de la balance commerciale et de renforcer la sécurité alimentaire nationale. L’assurance de l’équilibre financier du secteur énergétique est également une priorité, afin d’accroître l’offre d’énergie sur l’ensemble du territoire. La réforme foncière devra être accélérée pour permettre l’opérationnalisation des projets de développement industriel. Le gouvernement s’engage à poursuivre les actions de modernisation de l’administration publique et de réduction du train de vie de l’État. L’amélioration des mécanismes de redistribution et de soutien aux couches les plus vulnérables de la population démontre une volonté d’inclusion sociale. Sur le plan énergétique, le renforcement de l’offre sera assuré par la mise en service complète du barrage de Nachtigal et l’accélération de la préparation des dossiers des autres barrages. Enfin, la finalisation du processus de décentralisation est citée comme un levier essentiel pour le développement territorial.
À l’adresse des administrations, le Ministre a lancé un appel à l’engagement pour faire de ces priorités une réalité tangible dans la construction du budget 2026, soulignant la nécessité d’une synergie d’actions pour un développement résilient et prospère. Il les a notamment engagés à faire des choix judicieux qui permettront de scruter de nouvelles sources de financement, mais surtout d’améliorer l’évaluation et le ciblage de la dépense publique, afin d’accroitre les marges budgétaires disponibles. Dans cette optique, le périmètre des ressources mobilisées devra s’élargir en direction des opportunités qu’offre la finance climatique au niveau national et international et la dépense publique devra recourir au verdissement des projets d’investissement et des ouvrages mis à disposition. Toutes choses qui devront s’aligner au respect strict des orientations contenues dans la circulaire du Président de la République relative à la préparation du budget de l’Etat pour le compte de l’exercice 2026.